Expositions

Performance : Construction des espaces de lumière ensemble avec ceux qui seront présents le 18 avril entre 15h00 et 18h00

Vernissage : 18h00

La liberté de la création est déterminée par le marché. Notre autonomie se réduit à la liberté de la compétition et du consommateur. Qu’est-ce alors la liberté de la création ?

Ce n’est pas les formes imaginées en moi qui se réalisent à un moment à venir, elles prennent leurs formes véritables grâce à une histoire commune. C’est cette expérience qui devient réalité, et non l'image mentale née à notre intérieur.

Au lieu du vécu des moments, souvent, nous construisons nos journées avec les images du passé. L'avenir, nous le supprimons avec des préconceptions. Mais qu'en est-il de la présence ? Le temps de formuler, imparfaitement, ce que je veux dire, me voilà dans une autre situation. Je le comprends mieux que quand je l'ai commencé, mais il s’agit déjà du passé. En me répétant, je réinterprète le passé. Je couvre par là ce qui est en train de se passer.

Si je veux vivre le présent, je dois renoncer à toutes explications. Car je vois ce qu’ont en commun le passé inchangé et le présent en changement. Je veux voir ce qui se passe sous les yeux des autres, et avec les autres. Les barrières sont dans ma tête. Il ne suffit plus de me concentrer sur ce que j'ai fait, ou ce que j'ai compris. Tout cela, je le porte en moi. L'expérience de l'instant renferme en elle toute ma vie, ainsi que mon passé oublié.

Je veux exprimer ce que je vis ici et maintenant (hic et nunc), librement. Ce qui fait que je dois me reformuler en toutes situations. Je veux la sensation de la présence, cette présence que je peux transmettre et partager avec d’autres. Expérience qui ne sera justifiée qu'avec les autres et sous les yeux des autres. Ce n'est que de cette façon qu'on entendra nos voix.

De l'exposition :

Dans un lieu vide, ce soir, en quelques heures, je construirai des espaces de lumière, pour, à la fin de l'exposition, les détruire. Ce qui se passera ce soir-là, dépendra des liens noués entre ceux qui seront présents. Les personnes qui seront là n'auront besoin que d’une ouverture d'esprit. Tout le monde comprendra ce qui se passe, s'il participe et s’il fait attention.

Cela commencera après l’arrivé des visiteurs . On pourra me poser des questions et je répondrai si je le peux. Les participants auront un mur à leur disposition, ils pourront écrire, dessiner, réagir à ce qui leur arrive. Mon espace construit de lumière se formera aussi par la soirée vécue ensemble. La sensation naît toujours au moment donné. Elle restera invisible, car chacun la vivra dans son intérieur. J'ignore ce qu'elle deviendra, mais je crois en elle. A chaque instant commun de cet espace en construction, je reformulerai ma vie, mais toujours différemment pour la mieux comprendre, et pour pouvoir la partager avec celui qui viendra. Quiconque y participe, ça lui permettra de partager cet espace. C’est ça, l’enjeu. Il s’agira de nous tous.

Janos Kalmar