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2021-11-05 15:30 2021-11-05 18:00 Trianon, 100 ans après : une histoire artistique post-Trianon

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Trianon, 100 ans après : une histoire artistique post-Trianon

Le 5 novembre 2021 de 15:30 à 18:00

Trianon, 100 ans après : une histoire artistique post-Trianon
Intervenants :

Gyorgy Szucs, Directeur général adjoint pour la science, Galerie nationale hongroise
Zoltan Rockenbauer, Conservateur, Műcsarnok
Gergely Barki, historien de l’art, conservateur

* * *

Marqué tant par la variété de ses héritages culturels que par des mouvements esthétiques profond et globaux, le monde artistique et littéraire européen est multipolaire et hétérogène. Les dynamiques culturelles nationales dialoguent ainsi avec une dynamique européenne collective et il est aisé de mettre en évidence la part décisive que tiennent  artistes étrangers, les processus transfrontaliers et les références internationales dans les histoires culturelles de chacune des nations d’Europe.

Toutefois, à l’opposé d’une représentation fluide ou globale du monde, la perspective historique transnationale de la culture invite à réfléchir à l’importance des frontières, à la prégnance des processus de territorialisation et de création des communautés culturelles et à la démultiplication des dispositifs d’extension ou de limitation des mobilités.

Au regard de ce qui précède, le Traité de Trianon n’est pas sans conséquence sur l’Histoire culturelle européenne, sur les rapports artistiques et littéraires que les pays entretiennent les uns avec les autres, sur la vie des artistes et de leurs œuvres et sur les courants existants dans le champ de la création. Quel regard porter sur les conséquences de la signature du traité sur l’histoire artistique européenne et sur la relation entre la France et la Hongrie ?

La création hongroise après Trianon par Zoltan Rockenbauer

L'art moderne hongrois s’est épanoui à la fin du XIXe siècle et au début du XXe siècle lorsque la nouvelle génération d'artistes s'est tournée davantage vers Paris que vers Vienne ou Munich. Pendant une décennie et demie, la peinture hongroise a ainsi suivi la tendance du modernisme français. L'éclatement de la Première Guerre mondiale a cependant ébranlé cette dynamique. Nombre d’artistes hongrois travaillant à Paris ont alors été internés. En outre, la République soviétique hongroise éphémère de 1919 et les représailles qui s'ensuivirent entraînèrent l'émigration d'un nombre important des artistes d'avant-garde. En 1920, la scène artistique hongroise est en ruine : le pays a perdu deux tiers de son territoire et d'importants centres d'art ont été déplacés de l'autre côté de la frontière. Les relations artistiques franco-hongroises entre les deux guerres mondiales seront lentes à se régénérer, en partie à cause du sentiment anti-français en Hongrie issu de la décision de Trianon.

Les conséquences du traité de Trianon pour les artistes hongrois en dehors de Hongrie par Gyorgy Szucs

Après la Première Guerre mondiale et l'effondrement de la monarchie austro-hongroise, la situation des artistes hongrois au sein des nouvelles formations étatiques fut complexe. Si leurs travaux se sont progressivement inspirés des mouvements artistiques locaux tchèque, slovaque, roumain ou serbe, l’enjeu restait toutefois de préserver l'identité hongroise tout en cherchant à s’inscrire dans les mouvements contemporains. Dans les nouvelles conditions d'enseignement, d'exposition et d'organisation proposées, l’attitude des artistes pour valoriser les traditions hongroises fut ainsi contrastée, de la mise en avant parfois excessive du caractère national à l’adoption des tendances internationales.

Paris après le traité de Trianon : un triangle des Bermudes de l'art hongrois par Gergely Barki

Avant la Première Guerre mondiale, Paris abritait plusieurs colonies artistiques hongroises, notamment la diaspora cubiste hongroise dont les activités n'ont appelé l'attention des chercheurs que ces dernières années. Lorsque la guerre éclata, les ateliers des Hongrois - en tant que citoyens d’un pays ennemi - furent confisqués par l'État français. La plupart des œuvres d'art hongroises restées à Paris disparurent alors et encore aujourd'hui, bon nombre n’ont pas été redécouvertes. Pourtant, de nombreuses œuvres que l'on croyait perdues ont été retrouvées ces dernières décennies grâce aux recherches de Gergely Barki, notamment dans le cadre de son projet d'exposition "WANTED".

Entrée libre

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