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Évènement organisé par le Service de coopération scientifique, technique et universitaire de l’Institut Français en Hongrie

Les 23 et 24 juin s’est tenu à l’Institut Français en Hongrie un colloque sur les enjeux géopolitiques et éducatifs du nucléaire civil. Cet évènement, organisé en collaboration avec l’Institut des Affaires Étrangères et du Commerce (IFAT), a été l’occasion de riches échanges entre experts et professionnels français et hongrois. Au menu des discussions : la diplomatie énergétique, le rôle de l’hydrogène dans la lutte contre le changement climatique et la démocratisation des métiers de terrain, encore trop peu courtisés.

La première journée, inaugurée par Mme S.E. Pascale Andreani – Ambassadeur de France en Hongrie – a permis de rappeler l’importance du rôle géoéconomique et géostratégique joué par le nucléaire civil. Pál Kovács, Conseiller du Directeur Général de Paks II Zrt et ancien Secrétaire d’Etat pour la durabilité de la capacité de la Centrale Nucléaire de Paks, a présenté la construction de la centrale Paks II comme réponse aux enjeux énergétiques actuels. Dans la même perspective, Florent Parmentier, Maître de conférences à Sciences Po Paris et Chercheur Associé au centre de géopolitique d’HEC, a ajouté que l’énergie nucléaire est un facteur clé dans la lutte contre le changement climatique. Cette énergie verte, grâce au processus de réaction en chaîne, pourrait garantir une production continue d’électricité tout en respectant les engagements climatiques des États.

La seconde journée, lancée Pierre Pedico – Directeur de l’Institut Français en Hongrie –, a souligné l’importance de la formation, de l’attractivité et l’expertise française en la matière. Plusieurs invités ont donc pris la parole afin d’exposer les rouages de leurs métiers. Côté hongrois, Béla András Balczó – Chef de cabinet de l’Office National de l’Energie Nucléaire – a présenté le rôle de l’Organisation Atomique Hongroise (OAH) en charge de la supervision du parc nucléaire. Gabriella Honti – Cheffe de communication de la Société de Gestion des Déchets Nucléaires Radioactifs (RHK) – a quant à elle décrit le rôle de RHK dans la collecte et le stockage des déchets nucléaires, agricoles et médicaux. Côté français, Aline Leleux ­– Proviseure du Lycée des Métiers du Nucléaire de Thionville – et Fabien Cailly – Président du Groupement des Industriels de la Maintenance dans l’Est de la France (G.I.M Est) –, ont exposé les différents parcours de formation et ont insisté sur l’importance d’améliorer la communication sur ce type de filières. Les intervenants ont souligné que le nombre d’ingénieurs et techniciens spécialisés formés à ce jour en France n’est pas assez élevé pour alimenter les postes vacants de l’industrie. Comme le corrèle Hervé Maillart, délégué permanent pour la filière nucléaire française pour le Conseil National de l’Industrie, ce phénomène risque d’être amplifié avec la construction de six nouvelles centrales nucléaires et la prolongation de la durée de vie du parc actuel, voulues par le Président de la République Française. Il devient donc primordial de favoriser le développement de la formation et l’attractivité du secteur afin d’éviter des tensions sur le marché du travail.

Ainsi, le développement de l’énergie nucléaire civile en Europe, s’il est essentiel au regard de la conjoncture internationale et des enjeux environnementaux de demain, ne peut s’effectuer sans l’amélioration quantitative et qualitative de la formation académique et professionnelle des techniciens.