Musique Théâtre Danse

Concert exceptionnel à l’occasion du 100ème anniversaire de la mort du grand compositeur français.

La dernière œuvre importante de Debussy, composée assez laborieusement entre 1916 et 1917 par un génie musical très fatigué par sa maladie, et en pleine guerre mondiale, a été la Sonate pour piano et violon. Elle fut jouée pour la première fois le 5 mai 1917 à la Salle Gaveau à Paris, avec le compositeur Claude Debussy au piano et le violoniste très réputé Gaston Poulet. Le concert était donné au bénéfice du Foyer du Soldat aveugle. Debussy devait mourir peu après en Mars 1918, il y a donc 100 ans cette année ;

L’œuvre était destinée  à faire partie d’une série de six sonates de musique de chambre pour divers instruments car Debussy voulait valoriser le style français, avec référence aux compositeurs du XVIII° siècle français, Couperin et Rameau en tête. Alors qu’on pourrait s’attendre à une ouvre de coloration tragique, comme il en fut composé à l’époque, Debussy écrit lui-même à propos de cette sonate : « ce sera une œuvre pleine de vie, presque joyeuse, comme un exemple de ce qu’un homme malade peut écrire pendant une guerre. Je la dédie à ceux qui savent lire entre les portées »

La terrible grande guerre de 14-18 avait réveillé dans toute l’Europe les fiertés nationales, d’où la volonté de Debussy de donner des œuvres dans le style français, ce qui lui valut le surnom de « Claude de France ».Il s’agit de donner une musique fluide, chantante, variée, en évitant toutes les pesanteurs et les contorsions émotionnelles de bien des œuvres de cette époque, avec des images inattendues, loin des doctrines toute en nuances délicates, en clarté, en lumières mordorées et chatoyantes, sans prétention philosophique ou métaphysique. Cependant il serait faux de voir dans cette œuvre de l’indifférence : entre les lignes, entre les portées, transparaissent les sanglots de Mélisande.
Si  Debussy dit de lui « je suis simple comme l’herbe », c’est pour porter l’auditeur à la rêverie et à la méditation, apparemment sans effort, du fait même de l’écriture épurée de sa musique. L’œuvre comporte 3 mouvements : 1- Allegro vivace- 2. Intermède fantasque et léger 3- Final – Très animé.
Les mots fantasques et léger du deuxième mouvement qualifient on ne peut mieux ce style inimitable de Debussy.
Gaston Poulet, remarquable musicien n’était pas seulement un excellent violoniste mais aussi un grand chef d’orchestre, réputé dans toute l’Europe. Or, Gaston Poulet eut un fils également violoniste : Gérard Poulet., dont il est bon de rappeler quelques éléments biographiques. Gérard Poulet est un surdoué du violon : il commence à travailler l’instrument à l’âge de 5 ans, entre au Conservatoire de Paris où il décroche un Premier prix à l’âge de 12 ans ! Il joue déjà à l’époque à Gaveau  avec son père. En 1956, il remporte le 1^er Prix du concours Paganini de Gênes. Il se perfectionne auprès des plus célèbres artistes dont Menuhin, Milstein, et surtout Szering qu’il considère comme son père musical. Nommé au CNSM de Paris, il a formé des générations entières de violonistes dont plusieurs sont devenus célèbres et lui gardent une affection impérissable. Après son honorariat du CNSM il est appelé au Japon pour former les meilleurs talents. Il a un répertoire exceptionnellement étendu et a enregistré de très nombreux disques.

Héritier en ligne directe du travail et des conseils de son père notamment pour la sonate de Debussy pour laquelle Gaston Poulet avait travaillé en profondeur les indications de Debussy qui le tenait en haute estime,, Gérard Poulet est sollicité dans le monde entier pour donner cette sonate. C’est donc une opportunité unique d’entendre ce très grand violoniste à Budapest. Il donnera également « Tsigane » de Ravel et des duos, notamment de Bartok et Wieniawski avec le violoniste Julien Fourrier qui a des ascendants hongrois par sa mère pianiste hongroise, et des œuvres pour piano et deux violons avec Daniel Löwenberg, pianiste hongrois formé à Salzbourg et  très demandé notamment comme partenaire de musique de chambre.