Musique Théâtre Danse

L'Orchestre Symphonique de Szeged est l'un des plus grands orchestres de Hongrie. En dehors des concerts symphoniques, l'Orchestre participe régulièrement aux représentations musicales du Théâtre National de Szeged. 

À l’occasion du 150e anniversaire de la naissance de Maurice Ravel et du 90e anniversaire d’Arvo Pärt, l’ensemble leur rend hommage à travers le programme suivant, présenté à l’Académie Liszt de Budapest :

La pièce d'Arvo Pärt, jouée en ouverture avant les œuvres de Ravel et de Stravinsky et présentée pour la première fois à Budapest, s'inspire des dessins de la tour Eiffel. Commandée par l’Orchestre de Paris, elle est née de la lecture du livre de Bertrand Lemoine consacré au célèbre monument. Le compositeur a d’ailleurs lui-même écrit à propos de sa genèse :

"J'avais sur mon bureau ce livre magnifique avec des plans et des dessins de la tour, et j'étais complètement captivé. Gustave Eiffel a été une source d'inspiration à multiples égards, tant pour sa vision artistique que pour la façon dont il a su allier rationalité et élégance. Du point de vue d'un compositeur, la tour d'Eiffel possède de nombreuses qualités qui peuvent être comparées à la structure des œuvres musicales : les relations entre les éléments structurels, la transparence de l'édifice et bien d'autres choses encore. La pérennité, qualité essentielle en architecture, est tout aussi importante dans la structure d'une œuvre musicale. Quant à mon œuvre Silhouette, elle est devenue courte et légère, comme une danse, une valse, un peu virevoltante — peut-être comme les vents qui frôlent ce géant pointu."

Rarement joué, le concerto pour piano de Ravel avait été commandé par Paul Wittgenstein, qui avait perdu sa main droite pendant la Première Guerre mondiale. Pour ce concert, Péter Kiss, professeur adjoint à l'Académie Liszt, se joindra à l'Orchestre Symphonique de Szeged en tant que soliste.

L'esprit de la danse domine tout le programme. La Valse de Ravel, célèbre apothéose de la valse, est une pièce élégante et pourtant hypnotique, tout comme Le Sacre du printemps de Stravinsky, un ballet inspiré des rites païens célébrant l'accueil du printemps. Si l'œuvre de Stravinsky relève davantage de la puissance brute que de l'élégance, elle résonne pourtant fortement avec celle de Ravel. Au-delà de l'empreinte du Paris du début du XXe siècle, les deux œuvres parlent d'un désir universel, viscéral, qui sonde les profondeurs de l'existence humaine, cherchant à renaître après une sorte de fin du monde — ou, si l'on veut, après l'hiver.

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