Conférences

Avec la participation de Jean-Claude Monod, philosophe, CNRS & Ecole Normale Supérieurem András Körösényi, chercheur à l’Institut d’études politiques de l’Académie des Sciences et Edit Inotai, chercheuse au Center for Euro-Atlantic Integration and Democracy et cheffe du service étranger de Népszabadság de 2010 à 2014.

 Modération : Bénédicte Williams (Institut français de Budapest)

Alors que l’on constate dans de nombreuses démocraties un regain d’adhésion à la figure du « chef » -jusque dans sa dimension militaire, comme en témoigne le succès de la rhétorique guerrière et nationaliste d’un Donald Trump- cette table ronde se voudrait un espace de discussion sur ce que cette adhésion signifie ou révèle quand au rôle du charisme en politique.  Quel peut, en effet, être le rôle du chef au sein de la communauté politique telle que l’envisage le régime démocratique ? Dans quelle mesure une telle conception du pouvoir est-elle compatible avec l’idée de « démocratie représentative » ?

                Nos invités nous présenterons les enjeux tant théoriques qu’empiriques de la notion de « charisme », dans les contextes français et hongrois. Jean-Claude Monod, philosophe et auteur de l’essai Qu'est-ce qu'un chef en démocratie ? Politiques du charisme aux éditions du Seuil en présentera les enjeux théoriques : en examinant ce concept, emprunté par Max Weber à la pensée religieuse et appliqué parfois trop rapidement au champ politique, il s’interrogera sur la possibilité de penser un « charisme démocratique », dans lequel une certaine mystique du chef pourrait contrer la tendance à l’impersonnalité des pouvoirs technocratiques contemporains. Andras Körösenyi, directeur de l’Institut de Sciences politiques de l’Académie des sciences de Hongrie, chercheur en théorie politique, examinera l’évolution actuelle des démocraties vers ce qu’il nomme « la démocratie des chefs ». Spécialiste du contexte hongrois, il présentera comment, à rebours de l’idéal de « démocratie participative », c’est à un retour de l’adhésion au chef politique que l’on assiste aujourd’hui dans l’opinion. Evidemment, penser la notion de charisme politique implique d’analyser le rôle que les médias peuvent jouer dans la constitution de telles représentations ; mais aussi de s’interroger sur les éléments constitutifs de ce charisme. Quels peuvent être les rapports entre charisme politique et masculinité ? Le charisme en politique comporte-t-il nécessairement une dimension guerrière (belliciste)?

En français et hongrois avec traduction simultanée

En partenariat avec l’Institut d’études politiques de l’Académie des Sciences et avec le soutien de l’Institut Français de Paris

Informations : b.williams@inst-france.hu